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Voyage d’un Boudrysan au coeur de l’Asie, entre ciel et poussière

par Matthieu Vuille

2 octobre 2013

 

Pierre-Henri Béguin, président du Musée de l'Areuse, relève que notre jeune conférencier est un Boudrysan. Sa première passion, c’est Boudry et la seconde, c’est l’Asie. Grand voyageur pour ses études d’anthropologie et de sciences politiques, il a sillonné l’Asie du Sud Est et maintenant l’Asie Centrale. Il a été président du Conseil général. Réalités et Poussières sont des contrastes qu’il a trouvé en Asie.


Matthieu Vuille se voue à devenir politologue et anthropologue. L’été passé, il a visité l’Iran et l’Asie Centrale (Ouzbékistan et Tadjikistan).
Il est parti avec plein d’attentes et donc plein de préjugés occidentaux. Il a porté un regard sur les choses qu’il a vues, regard naïf, subjectif, «entre ciel et poussière», «entre rêves bleus et réalités brunâtres». Il a continuellement oscillé entre idéal et réalité du quotidien.
Puis, en s’acclimatant, il a trouvé les prières plus mélodieuses que nos cloches, et constaté qu'en Asie il n'y a rien d’homogène au niveau culturel.
Les relations humaines sont empreintes de finesse et de complexité: on ne peut pas être franc et direct avec tout le monde. On risque de choquer la personne. Et plutôt que de mentir, on trouve des formulations floues qui passent.
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Pourquoi aller là-bas? «J’ai découvert une curiosité pour la partie centrale de l’Asie, à travers les ouvrages de Nicolas Bouvier notamment.»
 

Iran

Quelques impressions «en vrac»:

  • La population iranienne est très cultivée et n’est pas dupe, mais la propagande exerce quand même une forte influence.
  • Le nationalisme est exacerbé en Iran.
  • La danse est partout, on danse partout, mais c’est aussi parce qu’il n’y a pas d’autres distractions.
  • Les toilettes publiques sont dans des états invraisemblables.
  • Dans ces voyages, on doit faire attention à nos attitudes et ne pas trop s'attacher à nos habitudes, notamment en matière de propreté et d'hygiène.
  • Alors que les différences hommes/femmes sont très marquées, la langue ne fait pas de différence entre le masculin et le féminin!
  • Alors que chez nous tout est très paperassier ou taxé d’impôts, chez eux c’est très simple. En revanche, ils n’ont pas de droits civiques. Et ils ont l’étonnante conviction que nous n’avons pas de tribunal et pas de prison.

Ciel: Extrêmement accueillants, politesse incroyable, hospitalité. On vous invite à jouer au ping-pong spontanément. Très loin des discours politiques qu’on entend et de ce qu’on voit à la TV. Emotion forte positive et durable. L’alcool est interdit officiellement, mais il y en a partout. Seulement on se cache de ceux qui n’en boivent pas, alors qu’ils savent pertinemment ce qu’on est en train de faire. L’alcool est plutôt artisanal et n’a pas franchement bon goût, mais on doit rester poli.
Les femmes ne doivent montrer ni leurs poignets, ni leurs jambes. Elles portent un voile qui cache les cheveux, mais pas le visage. On commence toutefois à voir des libertés: le foulard ne commence qu’au milieu du crâne, beaucoup de maquillage, etc...
Battre sa femme est une honte sociale énorme parce que cela signifie qu’on n’a pas réussi à gérer sa famille sans violence. Ca peut être la cause de devoir quitter le quartier.

Poussière: Il faut faire attention à ce qu’on dit aux gens, parce que les Iraniens sont des pipelettes. Ils s’empressent de redire aux autres ce que vous avez dit... à leur façon! A première vue, ils partagent facilement leurs opinions, mais ils préfèrent poser des questions qu’y répondre. Les questions qu’ils posent sont souvent pour confirmer ce qu’ils pensaient déjà.
Entre les monuments, il y a un trafic fou, une pollution invraisemblable, alarmante.
Contraste entre les grands espaces désertiques et les villes surpeuplées.
Est-ce que les gens étaient vraiment si accueillants? En y réfléchissant, ce n’est peut-être que ceux qui voulaient bien m’aborder qui l’ont fait. Il y avait aussi des hommes en chemise noire qui semblaient me surveiller.


Bagdir: Récupérateur d’air sur les toits. L'air se mélange avec l’eau au sous-sol pour refroidir les maisons.

 


Tour Azadi à Téhéran

Ouzbékistan

Quelques impressions «en vrac»:

  • Pays impénétrable pour beaucoup de nationalités, très fermé, forteresse. Mais le passeport suisse passe très bien.
  • Deux marques de voitures dans tout le pays.
  • En général, les souliers sont toujours plus petits que les pieds.
  • Endroits entre deux mondes. Il n’y a pas longtemps qu’ils ont quitté l’Union soviétique.

Tadjikistan:

Quelques impressions «en vrac»:

  • Jeune nation en mal de repères.
  • Découverte de montagnes, jusqu’à 7000 mètres.
  • Ils se surnomment la «Suisse de l’Asie», ce qui est vrai pour les montagnes, mais pas pour la situation économique et politique.
  • Très grande hospitalité. L’invité est toujours installé à la meilleure place. On trinque vingt fois en son honneur.
  • On peut parler de tout avec les gens... sauf des problèmes. Chaque fois qu’on aborde un sujet «chaud», ils commencent à parler russe.
  • Tremblements de terre assez fréquents. Difficile d’éduquer les gens à la prévention (construction des bâtiments) parce qu’il subsiste des croyances ancestrales, notamment la punition divine.
  • Changement de temps extrême d’un jour à l’autre. On passe de +25°C à -5°C avec 5 centimètres de neige.
  • Les produits laitiers sont du lait de jument dans lequel ont macéré pendant plusieurs jours des graines d’avoine et qui se boit dans un bol «cul sec».
Quelques images rapportées de ce voyage:





















Ciel et poussière: Elle m’a piqué les yeux, il m’a ébloui!

 

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© Musée de l'Areuse, Boudry, 2002
mise à jour: 29 juillet, 2014