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Assemblée générale 2012: mercredi 8 février 2012
Se sont excusés: Rapport du Président du Musée de l'Areuse: |
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![]() Tableau de Charles Baillon représentant un paysage d’hiver, Vincennes, environ 1915. don de Charles Egloff |
![]() Inventaire des achats du Musée, don de Céline Fischer-Oppizzi |
![]() Batz neuchâtelois frappé à l’occasion du millénaire de Neuchâtel, don de Marie-Aldine Béguin |
![]() Faits et visages du Peuple suisse, don de Gilles de Reynier |
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![]() Bible ancienne, don de Jean-François Chapuis |
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Ainsi qu'un don de la Loterie romande pour l’installation d’un digicode et pour la sécurisation des portes. Nous avons également reçu, de Pascale Bonet-Langenstein, la clef historique de la cuisine de Jean-Paul Marat, une brochure Ong Nam Dr Yersin de Pierre Favre et une grande vitrine d'exposition de Jeannine Etter. |
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Autres informations sur la vie du Musée: |
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Message du représentant des autorités communales de Boudry: Laurent Schmid relève que le Musée de l’Areuse est un point central de Boudry et souligne qu'il a le soutien des autorités de Boudry. |
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Jean-Jacques Rousseau, notre contemporain par Alain Cernuschi, président de l'Association Rousseau. |
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Pierre-Henri Béguin présente le conférencier de ce soir et constate que le sujet de la conférence déplace encore beaucoup de monde: Rousseau n’est donc pas mort! Il est né en 1712. Alain Cernuschi est MER à l’EFLE de l’UNIL. En clair, il est maître d’enseignement et de recherche à l’Ecole de français, langue étrangère, de l’Université de Lausanne. Il est coordinateur scientifique de l’édition électronique de l’Encyclopédie. Il est Président de l’Association Jean-Jacques Rousseau à Neuchâtel. Pourquoi est-ce que nous commémorons encore Rousseau aujourd’hui, cet écrivain né il y a 300 ans? Alain Cernuschi constate que Rousseau est un précurseur, tout en étant très ancré dans son 18e siècle. Suivant une méthode kaléidoscopique, il va répondre à cette question - et à bien d'autres - en racontant la vie de Rousseau en tournant autour d'un point: Môtiers. |
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![]() Môtiers |
Mais pourquoi diable Rousseau s’installe-t-il à Môtiers? |
![]() Montmorency |
coursierqui apporte une lettre du Prince de Conti, un de ses protecteurs, qui l’avertit qu’un de ses ouvrages, l’Emile, va être condamné le jour-même et que Rousseau risque d’être condamné aussi. Pour éviter la prison, il va fuir au petit matin. Effectivement, l’ouvrage est condamné à être lacéré et brûlé et Rousseau est décrété de «prise de corps». Où va-t-il? Il n’a en fait pas l’intention d’aller à Môtiers. Il pourrait aller à Genève, mais ses informateurs lui disent que l’Emile est aussi en train d’y être condamné. |
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Alors, il se souvient d’un ami, Daniel Roga, qui deux ans plus tôt était retourné chez lui à Yverdon. Donc, Rousseau arrive à Yverdon le 14 juin 1762. Mais le lendemain, il va aussi être décrété persona non grata. Le bailli d’Yverdon, qui représente le gouvernement bernois, transmet à Berne la demande de garder Rousseau comme réfugié. Cependant, les Bernois vont refuser l’asile à Rousseau, lui donnant 15 jours à compter du 1er juillet pour partir. Roga a une nièce, Madame Bois-de-la-Tour, qui a une maison à Môtiers. Elle propose à Rousseau d’aller à Môtiers où il échappe aux Bernois, aux Vaudois, aux Genevois et aux Français, puisque Neuchâtel dépend de Frédéric II, Roi de Prusse. Rousseau va vivre à Môtiers pendant trois ans. |
![]() Yverdon |
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![]() Quatre de ses écrits |
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Rousseau a une pensée qui bouscule les idées dominantes, des idées qui allument les débats. |
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1749: Premier texte provocateur Diderot est emprisonné dans le donjon de la prison de Vincennes. Son ami Rousseau va lui rendre visite régulièrement. Il va à pied et prend de la lecture avec lui. C’est là qu’il découvre le concours de l’Académie de Dijon sur le thème: «Le rétablissement des sciences et des arts a-t-il contribué à épurer les mœurs?». Dans les Confessions, Rousseau dit qu’il a eu une illumination (deux ans après l’événement!). Diderot prétend (également deux ans plus tard!) que c’est lui qui a suggéré à Rousseau de ne pas répondre à cette question positivement, comme tout le monde s'y attend. |
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Effectivement, Rousseau va défendre la position négative: les sciences et les arts progressent au détriment de la vertu. La société se corrompt. Il défend tellement bien son point de vue qu’il recevra le premier prix. | ||
![]() Voltaire a dit: «Il n'y a que Rousseau qui soit assez fou pour dire que tous les hommes sont égaux...» |
Premier texte fondateur |
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«Quand on veut étudier les hommes, il faut regarder près de soi; mais pour étudier l’homme, il faut apprendre à porter sa vue au loin; il faut d’abord observer les différences pour découvrir les propriétés.» (Essai sur l’origine des langues) |
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Deux oeuvres radicales: Du Contrat social ou Principes du Droit politique (politique) et Emile ou de l’Education (éducation, avec 50 pages sur la religion) Tout cela ne justifie pas que l’Emile soit condamné. Mais dans ce livre, il y a 50 pages sur la religion. Il va inventer un personnage, le vicaire savoyard. «Mon enfant, n’attendez de moi ni des discours savants, ni de profonds raisonnements. Je ne suis pas un grand philosophe, et je me soucie peu de l’être; mais j’ai quelque fois du bon sens et j’aime toujours la vérité. Je ne veux pas argumenter avec vous, ni même tenter de vous convaincre: il me suffit de vous exposer ce que je pense dans la simplicité de mon cœur.» Il dit donc que la référence, c’est son cœur. Ce qui fait autorité est ce que je reçois. «Consultez le vôtre durant mon discours; c’est tout ce que je vous demande.» Donc, vous êtes libre, le fondement de toute religion, c’est la conscience individuelle. C’est le chemin direct vers les droits de l’homme. C’est la remise en question de toute autorité. Chaque religion a sa révélation qui est de l’ordre de la fantaisie. Chacun a fait parler Dieu à sa façon. Le culte que Dieu demande est celui du cœur. Voilà pourquoi l’Emile a été brûlé! |
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![]() Gravure pour Le Devin du Village |
Une sensibilité qui bouleverse |
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Clarens va devenir un lieu de pèlerinage. On fait le tour de tous les sites évoqués dans ses lettres. |
![]() Clarens |
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Goethe a dit, parlant du romantisme: «Avec Voltaire, c’est un monde qui s’achève. Avec Rousseau, c’est un monde qui commence.» Rousseau est le premier écrivain qui va travailler son image. Il va se construire une figure d’écrivain. |
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Quelques étapes: A force d’être poursuivi, il développe une paranoïa. Voltaire orchestre des campagne de presse très virulente contre lui. Toutes ses œuvres ne seront publiées qu’après la mort de Rousseau (Contemplations, Dialogues, Rêveries du Promeneur Solitaire, ...). Rousseau disait qu’il n’écrivait bien que quand il se promenait. Les Rêveries sont de la prose poétique. Il écrit sur tout et n’importe quoi: même sur des cartes à jouer. Les Dialogues: Rousseau juge de Jean-Jacques. L’un a une image de Rousseau, l’autre a lu Rousseau. La notion d’opinion publique commence à apparaître. Rousseau analyse l’image diffusée dans le public qui construit une image. Les Confessions: Naissance de l’individualisme moderne. La vie de Rousseau se lit comme un roman. C’est une vie romanesque, ambulante, avec une mortelle aversion pour tout assujettissement. |
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![]() Cascade et grotte de Môtiers |
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Le Président donne la parole aux personnes qui souhaitent poser des questions:
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©
Musée de l'Areuse, Boudry, 2002
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mise
à jour:
29 juillet, 2014
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