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Assemblée générale 2006: mercredi 22 février 2006

Pierre-Henri Béguin, Président, ouvre l'assemblée générale et salue Jean-Paul Vuitel, représentant de la commune de Bôle, Martine Gilliard, conseillère communale à Bevaix et les représentants de la commune de La Sagne, Jean-Gustave Béguin et Roger Vuille, qui sont aussi présents en tant qu'amis du Musée de l'Areuse. Il souligne aussi la présence de Laurent Nebel qui nous a récemment présenté le Minaret de Philippe Suchard à Serrières. Il excuse Raoul Lembwadio, empêché à la dernière minute par les préparatifs de Neuchàtoi, et Sylvie Perrinjaquet, conseillère d'Etat.
Le Président relève que l'inventaire des pièces archéologiques établi par Yvonne Hofer révèle que le Musée de l'Areuse possède quelque 3000 pièces.

Le programme 2006 sera communiqué en détail le 1er avril. D'ores et déjà, le Président lève quand même un petit coin du voile en annonçant trois veillées.

Et le fil rouge de l'exposition temporaire 2006 sera Neuchàtoi. Cette manifestation prévoit quelque 160 événements organisés dans le Canton. Dans ce contexte, le Musée de l'Areuse accueillera, le 6 avril, Michel Egloff, directeur du Laténium, pour une conférence, et du 16 au 18 juin une exposition de photos.

A l'occasion de la Fête des Vendanges de Neuchâtel, Boudry sera ville invitée d'honneur. Dans ce contexte, si le Musée de l'Areuse parvient à assurer 60 heures de permanence dans le stand de Boudry, "Boudryquarium", il recevra une part du bénéfice réalisé. Appel est donc lancé à toute personne intéressée à prendre une (ou plusieurs) tranche de 4 heures. Prière de s'annoncer au Président, Pierre-Henri Béguin.

Le prochain rendez-vous est donc le 1er avril 2006 à 18 heures: traditionnelle cérémonie de réouverture du Musée et inauguration d'une statue.

 

Conférence publique

Passage et passions: Un quart de siècle d'ethnographie à Neuchâtel
par Jacques Hainard, Directeur du Musée d'Ethnographie de Genève

C'est à un auditoire nombreux que le Président a présenté l'orateur de la soirée, Jacques Hainard, Directeur du Musée d'Ethnographie de Genève depuis 22 jours, mais plus connu dans notre région en tant que Directeur du Musée d'Ethnographie de Neuchâtel, poste qu'il a assuré durant 25 ans. Pierre-Henri Béguin se dit honoré d'accueillir le grand Patron d'un grand Musée dans notre petit Musée!

 

Jacques Hainard souhaite revenir un peu sur ses 25 ans d'ethnographie à Neuchâtel. Il livre des jalons, des réflexions, des souvenirs, des anecdotes, avec l'humour qu'on lui connaît et pour le plus grand plaisir de l'auditoire.

Jalons:
1492, Gallilée annonce que la terre tourne autour du soleil. C'est le début de la connaissance du corps: description du système nerveux, sanguin, musculaire.
1850, les encyclopédies mettent de l'ordre dans les savoirs, dans les connaissances. C'est la naissance de l'ethnologie. Avant, les humains avaient été décrits et observés. Mais avec l'ethnologie, on pose la première hypothèse: les sociétés humaines évoluent. Avant, on trouvait les autres "bizarres" et on parlait de "sauvages". Avec la théorie de l'évolution, on parle de civilisation "primitive" par rapport à la nôtre qui est naturellement le plus intelligente, la meilleure et la plus belle!
1960, nouveau tournant dans l'étude des civilisations. Jusque là, les ethnologues étudiaient les sociétés primitives (sans écriture) et les sociologues se penchaient sur nos civilisations, celles qui connaissaient l'écriture.

Réflexions:
Nos regards se posent sur des civilisations à un certain moment et nous font dire certaines choses, selon "l'air du temps". Comme disent les Vaudois: "Quand on voit ce qu'on voit, qu'on entend ce qu'on entend et qu'on sait ce qu'on sait, on a raison de penser ce qu'on pense"!
Nous exportons la démocratie et les droits de l'homme dans des pays qui ne sont pas prêts pour cela. Nous pensons que nous avons raison et nous oublions que les autres ne pensent pas comme nous.
Nous construisons des immeubles sans cave et sans grenier. Donc, nous jettons nos objets. D'où les brocantes et les antiquaires qui nous revendent les objets que sous avons jetés!
Nous ne sommes pas experts en tout, mais nous avons des idées sur tout et nous les exprimons!

Les musées:
L'apparition des musées est liée au colonialisme. Nous apportions aux autres notre savoir et notre technologie pour leur faire du bien. Les musées sont un concept comparable à un médicament = un musée, ça calme. De savoir qu'un lieu garde des restes de culture, qu'il les conserve, que ces restes sont visibles, c'est rassurant, ça calme.
Le musée a aussi la fonction de relecture, de redécouverte du patrimoine délaissé parce que les centres d'intérêt sont autres.
La valeur des objets est égale à la somme des commentaires écrits sur eux. La Joconde n'est plus une œuvre d'art, mais un moment d'histoire incontournable, avec des kilomètres de commentaires.
Un objet qui passe la porte d'un musée reçoit un autre statut, quel que soit l'objet. Une fois rentré, on ne peut plus l'en ressortir. L'objet a un "plus", il est sanctifié en quelque sorte.
Les musées et les expositions sont des médias, des lieux très forts pour faire passer des idées. Vous écrivez un livre, il n'a jamais le même impact qu'une exposition. Le musée est une institution au service des pouvoirs politiques. Le politique a besoin des musées et les musées ont besoin des politiques.

Le Musée de l'Areuse:
Il est le témoignage des premiers musées. Au début, on ne concevait pas que des objets ne soient pas visibles. Ce n'est que dans les années 50-60 qu'on a développé la notion de "réserves". Chaque fois qu'on acquerrait un nouvel objet, on le rajoutait par dessus ceux qui étaient déjà exposés.

Et comme à l'accoutumée, la soirée s'est terminée par un superbe "poussegnon": une grande table ne suffisait pas pour accueillir toutes les merveilles préparées par des membres dévoué(e)s: cakes, gâteaux, tartes, pains fourrés, pâtisseries .... le tout arrosé de nectars du terroir!

 

 
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© Musée de l'Areuse, Boudry, 2002
mise à jour: 9 avril, 2010